L’émotion musicale, particulièrement celle qui naît de l’écoute de Jean-Sébastien Bach, nous transporte parfois dans un monde si différent de notre quotidien que l’on se surprend à s’interroger sur le degré de vérité de chacun de ces deux univers et sur la possibilité de leur coexistence.
Sébastien Hurtaud : lorsque j’ai appris le thème du nouveau festival 2014: « La Vérité », j’ai pensé, immédiatement, à Johannes-Sebastian Bach et ses suites écrites pour violoncelle seul. Pourquoi Bach ?
Je vais donc avec la plus grande des modesties vous témoigner de mes expériences d’interprète dans les suites de Bach où il m’est arrivé (je crois) pendant quelques minutes de toucher ce sentiment de vérité ! J’ai la profonde conviction que l’on rencontre la musique d’un compositeur, mort ou vivant, comme on rencontre une personne : nous sommes touchés, quelle qu’en soit l’intensité, dans notre intimité.
J’ai rencontré J.S. Bach à l’âge de huit ans au Festival de Saintes dans sa Passion selon St Mathieu dirigé par Philippe Herwege. Je me rappelle qu’émanait de cette musique une lumière, une chaleur (malgré le froid dans l’église), « une vérité » qui m’a touché au plus profond de moi.
Je crois au fond avoir fait la même expérience que ces indiens d’Amazonie à qui des Jésuites évangélisateurs avaient enseigné entre autre la musique de Jean-Sébastien Bach. Les Autochtones ont continué à perpétuer cette musique comme tous les autres musiciens sur terre. Bach a le pouvoir d’éduquer chaque pas des musiciens et nous fait aller au delà de la découverte d’un génie mais sentir une vérité qui émane de nos âmes.
L’apprentissage des six suites de J.S.Bach, « la bible » des violoncellistes, commence très tôt. Apprendre à jouer Bach, c’est comprendre et expérimenter la construction de son texte, sa logique, sa forme, son rythme, ses carrures, ses modes majeurs, mineurs, ses tonalités, sa polyphonie, etc.. Les tonalités sont empreintes d’une symbolique forte et on sait que Bach a hérité de cette science rhétorique qu’il est important de connaître de façon très détaillée Chacune des suites de ce recueil débute par un prélude suivi de mouvements inspirés de danses : Allemande, Courante, Sarabande, Menuets, Bourrées, Gavottes et Gigue.
Suites de J.S Bach
Pour violoncelle solo n°1, 5 et 6
Suite pour Violoncelle N° 1. BWV 1007. Sol Majeur (1720)
Prélude
Allemande
Courante
Sarabande
Menuet I & II
Gigue
Suite pour Violoncelle N° 5. BWV 1011. Do mineur (1724)
Écrite pour un violoncelle avec scordatura : do, sol, ré, sol. Cet accord particulier, qui double le sol « à vide » confère un timbre particulier à l’instrument, le sol aigu faisant vibrer lesol et le do graves.
Prélude
Allemande
Courante
Sarabande, dénuée de tout accord, elle est d’une rare profondeur.
Gavotte I & II
Gigue
Suite pour Violoncelle N° 6. BWV 1012. Ré Majeur (1725) Cette suite fut écrite pour un instrument à cinq cordes (une corde aigüe, accordée à Mi, une quinte au-dessus du la aigu)
Prélude
Allemande
Courante
Sarabande
Gavotte I & II
Gigue