• Festival Voix Publiques 2024

Films – débats

En avant-première « Les gouttes de la nuit »
De Cécile Juan et Frère Jean-Pierre Longeat
Film-débat
Dimanche 17 mars, 15h00-16h30
Musée Ste-Croix, Auditorium

Les gouttes de la nuit
Réalisé par Cécile Juan et D. Jean-Pierre Longeat

 S’il est un texte qui sollicite les sens, c’est bien celui du Cantique des Cantiques tiré de la Bible. Il a paru bon de prendre appui sur cette œuvre exceptionnelle pour montrer comment les sens donnent à percevoir l’élan d’amour qui préside à l’ensemble de la création. L’art du cinéma est un bon moyen pour y parvenir. C’est pourquoi le film présenté ici est en quelque sorte la traduction en images de ce qui habite le cœur de tout homme, de toute femme plaçant délibérément sa vie dans un immense déploiement d’amour au cœur de l’univers.

Le langage du film est abstrait, allusif, intuitif et contemplatif ;  il s’inscrit dans le rythme d’une naissance, d’un avènement. La vue, l’ouïe et l’imaginaire des autres sens embarquent le cœur dans une danse mystérieuse pour une vie en plénitude.

 

« Dans tes yeux »
Et rencontre avec Sophie Massieu, réalisatrice et journaliste non voyante
Documentaire
Lundi 18 mars, 18h00
Le local

Un tour du monde inédit, en compagnie de la journaliste non-voyante Sophie Massieu, qui part explorer quarante destinations.

Avec Sophie, aucun voyage ne peut être classique. Accompagnée de son chien Pongo, elle nous invite à la suivre dans son parcours fait de sensations et de rencontres inhabituelles. Loin de la carte postale touristique, elle nous interroge sur notre rapport aux autres et sur notre manière d’appréhender les lieux.

Sophie est une passeuse née. Elle doit compter sur l’autre, le suivre ou se faire accompagner. Les gens se confient alors davantage et lui parlent plus librement. Cette quête, cette aisance des relations sera la promesse de rencontres inattendues et de cheminements étonnants. La mise en images de ces parcours est particulièrement soignée avec une valorisation des plans rapprochés et des matières. L’univers sonore aussi est très riche pour accompagner ce « regard » émouvant et décalé.

23 pays ont été visités : Allemagne, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Grande-Bretagne, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, France (métropolitaine et Dom-Tom), Grèce, Hongrie, Inde, Irlande, Israël, Italie, Jordanie, Finlande, Madagascar, Maroc, Palestine, Pologne, Turquie.

Sophie Massieu
Sophie Massieu a 36 ans. Elle est aveugle de naissance, et a décidé une fois pour toutes de ne pas en faire une maladie. Depuis son enfance, Sophie s’est toujours battue pour vivre « normalement ». Elle grandit en Normandie dans une famille d’agriculteurs modestes, qui refusent de la mettre « sous cloche » à cause de son handicap. Sa mère lui fait enfourcher son premier vélo à 4 ans, et, pour qu’elle suive une scolarité normale, passe des heures à lui enregistrer sur cassettes ses manuels scolaires. Sophie enchaîne ensuite de brillantes études, « comme si de rien n’était » :

Hypokhâgne, khâgne, DEA d’histoire du droit et maîtrise de sciences politiques. Elle parle anglais, espagnol et italien. En 1998, elle est l’une des premières étudiantes aveugles à entrer au CFJ (Centre de formation des journalistes). A sa sortie, elle collabore régulièrement comme pigiste à L’Express, Libération, Le Nouvel Observateur, La Vie, Le Figaro ou Le Point. Elle devient chroniqueuse régulière dans différentes émissions de Radio France : « Générations » sur France Inter, « Et si nous aussi » sur France Info, « L’Ecole des Savoirs » sur RFI. Elle publie aussi plusieurs ouvrages, sur des thèmes de société : Le journaliste, responsable, pas coupable ? (Ed. Mango, 2001), Il n’y a que braille qui m’aille (Ed. Mango, 2003), et La tête de l’emploi : histoires vraies de discrimination raciale (2004, Ed. Vie et Compagnie).

Sophie appartient à une vaste « minorité » invisible : ces 11 millions de Français (26% de la population) qui présentent une incapacité ou une déficience physiques.

Un groupe incarnant une vraie diversité, mais très peu représenté dans les prises de parole publiques.

« Le solfège du légume »
De Sophie Bensadoun avec la participation du Conservatoire Poitevin du Goût
Film-débat
Mercredi 20 mars, 16h00-17h30
Espace Mendès France, planétarium

Entré en cuisine à 14 ans comme d’autres entreraient en religion, Alain Passard a fait ses classes auprès des plus grands avant de créer son propre restaurant L’arpège, rue de Varenne à Paris, auréolé depuis 10 ans de 3 étoiles au Guide Michelin.

Un parcours d’autant plus exemplaire que l’homme a bousculé le petit monde conservateur de la haute gastronomie : ce qui était au bord de l’assiette, il l’a mis au centre, et il a supprimé la viande rouge qui lui avait pourtant donné sa réputation de maître de la cuisson, pour faire du légume le roi de l’assiette.

Pour pousser à fond cette logique de travailler avec des produits d’exception, il a créé son propre potager dansla Sarthe, où sont cultivés pour son restaurant plus de 450 sortes de légumes. C’est là le point de départ de son inspiration.

Entre ce jardin merveilleux et son restaurant s’élabore l’une des plus inventives des cuisines, dont la renommée trouve un écho dans le monde entier. Tout cela à base de légumes !

Sophie Bensadoun a filmé plusieurs mois Alain Passard en recueillant ses impressions. On retrouve ainsi le chef en pleine action, dans l’étroite cuisine de L’Arpège, en compagnie de sa brigade enthousiaste, mais aussi dans son potager au domaine du château du Gros Chesnay, à Fillé-sur-Sarthe, où il laisse libre cours à son imagination et s’enivre de saveurs et d’odeurs inédites.

Alain Passard explique à ses collaborateurs comment « masser » l’oignon pour « bien faire rentrer le beurre », évoque « la douceur » du légume qu’il ne faut jamais agresser et préconise les cuissons lentes…

Sophie Bensadoun

DOCUMENTAIRES

La vie en tête – 52 mn – 2009

France 2 / France 3 Sud / Master Image / CNRS Image

Vivre avec du cerveau en moins, après l’intervention chirurgicale sur le cerveau d’un patient éveillé, conscient, qui participe à son opération.

Prix Spécial du Jury au Festival du Film des Entretiens de Bichat

3ème Prix au Festival International du Film de Santé « Imagésanté » de Liège.

Ici, l’herbe est plus verte – 52 mn – 2009

France 3 Limousin / Leitmotiv Production

L’installation de jeunes agriculteurs britanniques dans la campagne limousine.

Le solfège du légume – 52 mn -2006

France 5 / Nord-Ouest Documentaires – Edition DVD (La Huit)

L’art culinaire sublimé par la relation entre l’homme et la terre : un lien précieusement entretenu par Alain Passard, chef du restaurant 3* l’Arpège.

Vues de l’esprit – 90 mn -2004

Citizen TV / iO Production – édition DVD (Les Films du Paradoxe)

Si l’homme n’est que matière, alors qu’est-ce l’esprit ? Réponses des  plus grands philosophes de l’esprit américains.

La branche de l’olivier – 52 mn – 2004

Citizen TV / iO Production

Le développement de l’économie de l’huile d’olive de Palestine grâce au commerce équitable.

Sélectionné au festival  de Lunel.

Equitable – 52 mn – 2004

Citizen TV / iO Production – édition DVD (Les Films du Paradoxe)

L’histoire du commerce équitable en France.

La beauté du geste – 52 mn – 2002

France 5 / Bleu Krystal média

Portrait d’Aladji Ba, aveugle et athlète de haut niveau, médaillé de bronze du 400 mètres aux JO de Sydney et Athènes.

Valentin Haüy : « je ferai lire les aveugles » – 30 mn – 2001

Bleu Krystal media / Association Valentin Haüy

Documentaire fiction institutionnel : l’histoire de Valentin Haüy, 1er instituteur des aveugles.

 

SERIES DOCUMENTAIRES

Sport en série  – 2012

CNRS Images – diffusion podcast et édition DVD (Belin)

Histoires et pratiques du sport à travers le prisme des sciences. (6 films de 6 mn)

Un monde vivant – histoires de biodiversité – 2012

CNRS Images – diffusion podcast et édition DVD (Belin)

Regards croisés de chercheurs sur la biodiversité. (20 films de 5 mn)

A vous de voir  –  10 x 26 mn – de 1999 à 2012

France 5 / Bleu Krystal Media

Dix épisodes d’une série documentaire sur le handicap visuel.

FILMS SCIENTIFIQUES POUR LE CNRS

Plusieurs films courts diffusés sur le site du CNRS sur l’urbanisme, la radioactivité, l’énergie… en cours de réalisation en 2013.

FICTIONS

La cowgirl long-métrage

En écriture. Aide au développement de la région Limousin.

Livresse – long-métrage

Bourse de la Fondation Beaumarchais.

Tout passe, tout demeure – long-métrage de Jacquie Chavance

 Co-scénariste – Aide à  l’écriture du CNC

Un œil sur toi – 15 mn

Les films de mademoiselle

Sélectionné au festival international de Bordeaux  et au festival de Voiron.

J’ai faim – 6mn

Movimento

Diffusion Canal Plus et Ciné Cinéma

Sélectionné au Festival de Poitiers, Huesca, Sarlat.

La chenille et le papillon – 8 mn

Femis – Sélectionné au festival d’Angers.

« Aujourd’hui »
D’Alain Gomis, d’après une croyance africaine selon laquelle la mort s’annonce la veille à chacun …
Un film magique qui donne à sentir les vibrations du monde.
Film-débat
Jeudi 21 mars, 18h00
TAP (Castille)

Avec : Saul Williams, Aïssa Maïga, Djolof M’bengue, Anisia Uzeyman, …

Un homme se réveille en sueur, dans sa propre chambre. Les gens, autour de lui, lui lancent des regards bienveillants et ont des gestes affectueux. Dans une pièce, sa mère l’attend et l’étreint, lui chuchotant « n’aie pas peur »…

Jouer des contrastes pour mieux parler du deuil.

Réalisateur du remarqué « Andalucia », Alain Gomis a fait sensation avec son dernier film, en compétition au Festival de Berlin 2012, sorte de conte doux-amer sur l’acceptation de la mort. « Aujourd’hui » se base sur une croyance africaine selon laquelle la Mort s’annonce la veille à chacun. Le futur disparu se réveille ce jour-là dans la maison de sa mère. Il peut alors faire la paix avec tous ceux qu’il a croisés.

Œuvre sensorielle, évoquant de manière frontale et poétique le thème du deuil, « Aujourd’hui » joue des contrastes, pour mieux faire ressortir douleur et douceur. Douleur de la perte, qui s’exprime en des visages, des pleurs, des cris à peine voilés… Douceur des chants et des couleurs, ou des êtres chers qui, regroupés, vous offrent une main ou une épaule, sans pour autant vous pardonner toutes vos erreurs.

Le film s’ouvre donc en mêlant des gros plans sur les yeux d’un Saul Williams affolé, et des plans en caméra subjective, traduisant ainsi sa recherche éperdue de la réalité de son corps. Aidé à se lever, il se trouve alors embarqué dans ce qu’on peut qualifier de cheminement passif, dans lequel l’homme est guidé, tel un condamné, au travers des pièces de sa demeure, familière, envahie par des proches exprimant déjà leur douleur. Point d’apitoiement, l’homme semble bien portant, enfermé simplement dans un mutisme initial qui renforce le mystère.

Après la première accalmie face à sa mère, vient un autre soubresaut. L’homme se retrouve embarqué dans une foule bigarrée composée de voisins et d’amis, au son des tambours et des chants. Se terminant sur un gros plan marquant la fin de l’allégresse, c’est ensuite un travelling arrière qui marque la transition apaisée vers une autre déambulation, plus tournée vers la vie et ses plaisirs. Puis viennent les retrouvailles avec une ancienne conquête… Le temps s’arrêtera alors à nouveau. C’est ainsi, en jouant des contrastes de rythmes comme d’ambiances, qu’Alain Gomis crée l’émotion.

Il compose le voyage d’un homme vers la mort, mêlant êtres chers, souvenirs rassurants ou douloureux, faisant se percuter musique et silence, amis et ennemis, ancienne maîtresse et femme dévouée. Le récit se transformera peu à peu en parcours volontaire, aussi joyeux que triste, à l’image des choix qui ont fait la vie de cet homme dont Saul Williams transmet à merveille le mélange de peur contenue et d’envie de vivre, encore un peu. Alternant scènes intimistes et d’allégresse, élans et règlements de comptes, Alain Gomis sait générer quelques moments de grâce, tout en affichant au passage le profond besoin de pouvoir partir en paix. Un film magique qui donne à sentir les vibrations du monde.

« La restauration du siècle : Ste Anne » de Leonard de Vinci
Film de Stan Neuman
Samedi 23 mars, 18h15
Espace Mendès-France, planétarium

 Sous la caméra de Stan Neumann, la restauration d’un des plus beaux tableaux du monde : la « sainte Anne » de Léonard de Vinci.

Pendant deux jours le musée du Louvre invite les plus grands spécialistes mondiaux, venus d’Amérique, d’Italie, d’Angleterre, et de France à venir scruter « ses Vinci », une splendide collection dont les plus grands chefs d’œuvre sont La JocondeLa belle Ferronnière ou Saint Jean-Baptiste.

Les invités ont accès aux œuvres dans des conditions exceptionnelles : pour deux jours les Vinci sont décrochés des murs, sortis de leurs cadres de bois, de verre, rassemblés dans une salle, sur de simples chevalets, à la lumière du jour, comme quand ils ont été peints. C’est une rencontre unique entres les hommes et les œuvres. Quand on les regarde de si près les tableaux semblent changer de nature. On ne voit plus l’œuvre d’un artiste, mais de vieux objets qui ont beaucoup vécu, fragiles, incertains.

Stan Neumann
Stanislav Neumann est un réalisateur français. Né en 1949 à Prague, vivant à Paris, il dirige avec Richard Copans la Collection « Architectures ». Principalement auteur de documentaires, il donne également des cours à la Fémis.