Cézanne partage sa vie de peintre entre la Provence et la région parisienne à parts pratiquement égales.
En Provence, il retrouve les chemins de son enfance. En tout cas, sa « géographie » se résume à quelques lieux emblématiques :
Le premier correspond au Jas de Bouffan, propriété de la famille Cézanne de 1859 à 1899.
Non loin de là il trouvera sur la colline de Valcros un lieu privilégié : il est vrai que sa sœur devenue madame Conil s’était installée sur ce coteau d’où le peintre découvre la montagne Sainte-Victoire.
Pour des raisons familiales, Cézanne se retire à l’Estaque puis Gardanne, pour se mettre à distance d’un père trop tyrannique. C’est l’occasion de renouveler son rapport à la Provence et plus largement à la « nature ».
Après 1890, lorsqu’il revient en Provence, il s’attache à un terrain rocailleux du côté du Tholonet : c’est le temps de Château Noir et de Bibémus. Une nouvelle occasion de s’approcher de la montagne Sainte-Victoire.
Obligé de quitter le Jas de Bouffan en 1899, Cézanne se donne (en 1902) un atelier personnel, construit à sa mesure un peu à l’écart d’Aix, sur une colline qu’il connaissait peu : la colline des Lauves. Il découvrait un lieu privilégié où il réalisa une série magistrale de « Sainte-Victoire ». Dans le même temps les « Baigneuses » devenaient les « Grandes Baigneuses », les paysans devenaient le jardinier Vallier.
Rarement peintre ne fut autant enraciné en son terroir pour atteindre l’universel hors temps, hors lieu.
Cézanne meurt en octobre 1906 après avoir été surpris par un orage alors qu’il peignait sur le motif.